« M’éloignant sans grand regret d’Haloga je remontais bientôt le lent cours de la rivière de la mort gelée, jusqu’aux monts Eiglophiens. Leur traversée fut une épreuve extrême et je me suis plusieurs fois demandé qui de ma mule ou de moi abandonnerait l’autre en premier. Périple d’autant plus difficile qu’au terme d’une descente de vallées densément boisées et où s’engouffrait un vent hurlant, les premiers contacts humains ne furent guères plus chaleureux qu’en terres hyperboréennes. On dit que les Cimmériens descendent directement des Atlantes, ou encore que les premières tribus étaient contemporaines à Atlantis, ce qui explique peut-être leur caractère, à moins que ce ne soit le temps qu’ils passent à chasser et à cueillir dans les épaisses forêts qui couvrent leur territoire.

Il est difficile d’appréhender leurs croyances. Ils croient c’est certain, mais ils font peu confiance aux forces surnaturelles et aux dieux, et ceux-ci le leur rendent bien. Certains ne jurent que par Crom, un dieu guerrier, mais il passe souvent après la lame du guerrier qui prononce son nom. Ils jurent, et c’est à peu près tout. Si Crom est respecté, il ne fait pas l’objet d’une quelconque vénération. […] J’ai passé quelques temps auprès d’un ancien d’un des nombreux villages cimmériens. Ses cheveux sombres prenaient la teinte de la neige et ses yeux gris étaient délavés par les ans. Il m’emmena un jour dans un lieu sacré. Il me raconta tout au long du chemin l’importance du fer et combien Crom appréciait les actes de bravoures des valeureux combattants, à qui il pouvait accorder ses faveurs, autant qu’il méprisait les faibles qui s’adresseraient à lui. Je découvris alors un champ de pierres dressées, ciselées et alignées, qu’il me présenta comme le champ des chefs. La pierre debout située en décalage n’était autre, dit-il, qu’un projectile utilisé dans une guerre impitoyable opposant Crom à Ymir. Je note que la légende n’indique pas si l’un des deux dieux se trouva alors sous la pointe de plusieurs tonnes, ni s’il y eu un vainqueur. J’avoue dans le même temps ne pas avoir posé la question, de peur de le froisser, à mon guide d’un jour.  Une tempête me fit renoncer à une dernière visite sur l’un des versants du Ben Morgh qui m’aurait appris comment les cimmériens se représentent Crom, dont une statue y a trouvé refuge dans une caverne. »

Gemistos le nomade (érudit némédien)

 

Le culte est actif dans les pays suivants : Cimmérie

Couleurs : blanc sur rouge

Symbole : épée